On vous l’avait promis. Après les bravos envoyés sur les avancées incontestables de notre réindustrialisation, voici revenus nos alertes sur ce qu’il nous reste à faire. Urgemment.
Un article récent du Figaro nous révèle que les laboratoires pharmaceutiques français s’inquiètent.
Nos dépendances vis-à-vis des médicaments importés croissent alors que l’industrie pharmaceutique française semble en perte de vitesse. Cette situation risque d’aggraver les pénuries de médicaments à l’avenir.
Une étude commandée par le Leem, qui regroupe les entreprises du médicament, révèle que sur les nouveaux médicaments autorisés entre 2017 et 2022, seuls 48 sont produits en France, contre 122 en Allemagne.
Au cours des quinze dernières années, la France est passée de la première à la quatrième place européenne en termes de production pharmaceutique. Notamment dans la fabrication de médicaments génériques, biologiques et de biosimilaires.
Le retard de la France en matière de bioproduction, qui regroupe les traitements les plus innovants, est particulièrement préoccupant. Plus de la moitié des médicaments en développement sont des biomédicaments. Or, la France est à la traîne. Nous sommes désormais derrière l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Irlande et les États-Unis.
Le pays compte seulement 32 usines de fabrication de médicaments biologiques. Il en faudrait dix fois plus.
Malheureusement, la désindustrialisation de l’industrie pharmaceutique française depuis les années 1990, ainsi que la complexité de la régulation et les prix jugés trop bas, dissuadent de nombreux laboratoires étrangers de s’implanter sur nos territoires.
Le gouvernement a décidé d’inverser cette tendance. On espère que le plan Santé 2030 et ses 7 milliards d’euros de budget permettra de refaire de la France une nation innovante et souveraine en matière de santé.
Mais il est probable qu’il ne pourra pas atteindre l’objectif à lui seul. Il faudra recréer des filières entières et attirer des investissements privés bien plus importants.
Il s’agit donc de montrer que le redressement est en cours, afin de convaincre et de rassurer les investisseurs. Pour cela, une première étape est d’avoir 20 biomédicaments produits en France d’ici 2030.
Une mission d’experts chargée d’examiner le financement et la régulation des produits de santé a récemment été nommée par Élisabeth Borne.
Ses conclusions sont très attendues.