Oui, nous reconnaissons ne pas avoir fait nos devoirs la semaine dernière. Aucune infolettre FFI n’a été envoyée depuis le 10 juillet dernier. Et vous avez été nombreux à vous demander pourquoi.
À cette épineuse question, j’aurais été tenté de vous répondre « parce que c’est tout ».
Mais votre lecture fidèle et régulière (et chaque semaine plus nombreuse : merci !) m’oblige à vous en dévoiler la raison profonde. Notre Président de la République n’a pas pris la parole à la suite du défilé du 14 juillet.
Alors autant faire de même. Le silence est souvent porteur de mystère, élément indispensable à toute posture de pouvoir.
Et maintenant que notre chef de l’État a parlé (en deux fois), nous allons pousser le mimétisme jusqu’à nous exprimer aussi. « Parce que c’est tout » restant notre principale ligne de conduite en la matière.
Nous veillerons d’ailleurs, à partir de cette ligne, à employer des mots d’une stature présidentielle. En gros, je vais piquer pleins de termes discours que notre Président a prononcé vendredi dernier. Par respect, j’y mettrai des guillemets.
Je commencerai par rassurer les chefs d’État, les dirigeants du CAC 40 et les journalistes (qui ne doivent pas être très inquiets car ils ne savent pas qu’on existe).
N’ayez crainte ! Les Forces Françaises de l’Industrie n’ont, elles non plus, pas décidé de procéder à un remaniement profond de leur organisation.
Au contraire, les 3 fondateurs des FFI se sont redits avec « clarté » leur « confiance » mutuelle. Par un « souci d’efficacité », nous ne nous sommes pas remplacés par d’autres. Ce qui, au passage, nous arrange bien vu que sans cela, nous ne serions pas quoi raconter lors de nos dîners mondains.
Je précise qu’il s’agit là d’un « choix fort et pas simplement symbolique ». (J’ai hésité entre réutiliser cette formule ou paraphraser celle qui dit « le respect d’un engagement, avec une signification particulière pour notre Nation ». Les deux font l’affaire en matière de déclaration solennelle passe partout. Mais comme il y a « fort » et « symbolique » dans la même phrase, j’ai trouvé la phrase plus chic et je l’ai choisie).
J’aurais bien terminé cet édito par quelque chose du genre : « J’ai demandé aux ministres d’être « exemplaires » et d’agir « toujours avec la plus grande dignité », leur signalant qu’ils étaient « regardés dans tous les détails » de leur action et de leur vie. »
Mais d’abord, personne n’est ministre aux FFI et samedi, c’était l’anniversaire de Gilles ATTAF. Et j’ai reçu quelques photos qui pourraient faire dire aux esprits mal placés qu’on n’est pas toujours complètement exemplaires… en matière d’exemplarité. Donc restons-en là.
Ce long texte d’introduction pour vous dire que, ça y est, c’est prouvé : un gouvernement peut faire passer des lois aussi fortes que celle sur l’Industrie Verte, sans rompre avec notre grande tradition de discours truffés de formules que plus personne ne croit. Nous voilà rassurés.