Cette fois, c’est sur le média Usbek & Rica que se font remarquer Olivier LLUANSI et Virginie SAKS. Les deux éminents membres de notre think tank répondaient à une question quasi philosophique :
« Zola écrirait-il encore sur l’industrie ? ». Le sujet vous plaît ? Alors vous avez deux heures…
Après une analyse de ce qu’était l’œil de Zola, de la façon dont il croquait un personnage d’un trait de plume, d’une expression, les deux auteurs se sont intéressés à son analyse sociale.
Zola a décrit l’industrie et le commerce de son temps parce qu’ils étaient le décor d’une société en plein bouleversement. Celle de la France du Second Empire. Une France où la population de campagnes socialement dévastées par la mécanisation de l’agriculture, se déversaient dans les faubourgs. L’explosion de la misère y côtoyait l’émergence de véritables dynasties familiales.
L’industrie était la rencontre de ces deux conditions opposées. Et, si elle a gardé de cette époque une image immortalisée par Zola, sa réalité a bien changé depuis.
La précarité, de nos jours, est celle des services de proximité. VTC aux longues journées, aides à domicile « confrontées au handicap » de leurs clients… Nombre de travailleurs connaissent une situation qui n’a plus cours dans l’industrie depuis des décennies.
Croyez-en Virginie et Olivier :
« Aujourd’hui, dans les livres comme dans le débat public, l’industrie du XXIe siècle change de place. Gommé le décor de la bête monstrueuse : l’hashtag#usine se profile désormais comme la scène sur laquelle se déploieraient les solidarités locales.
L’hashtag#industrie resterait la possibilité offerte pour un collaborateur sans diplôme de monter au mérite, de se former à tout âge, etc. Ce serait le lieu de l’hashtag#écologie concrète à grande échelle, de la consommation d’hashtag#énergie qu’on réduirait, des rebuts de production qu’on recyclerait, de la matière qu’on économiserait.
Ce serait des cols bleus qui croiseraient les cols blancs à la réunion de production du matin, des enfants qui partageraient les mêmes colonies de vacances, une redistribution de la valeur aux salariés.
Ce serait un lieu de rencontre au cœur des territoires, la revanche des villes moyennes devenues à nouveau attractives. »
Nos deux collègues FFI terminent leur démonstration en appelant à notre capacité d’influence.
« Zola n’est plus là pour nous aider à faire rayonner la néo-industrie. Alors, qui le fera ? (…) 150 000 (…) dirigeants de PME peuvent changer la donne : ouvrir les usines aux familles, présenter l’industrie dans les lycées, partager leurs expériences dans les médias.
Parler avec leur cœur à la jeunesse avec des récits personnels, engagés, porteurs de sens !
Écrivains, journalistes, si nous avons eu Zola et le roman industriel français, profitez-en pour le revisiter, le réinventer ! »
Car, conclut cette belle tribune « produire responsable est un projet de société, un acte citoyen ».