Chers résistants, chères résistantes, chers soutiens,
À peine sortis d’une crise agricole occasionnée notamment par des normes tatillonnes, nous voici projetés dans une farce parisienne, elle-même provoquée par l’adoption d’autres normes.
La capitale, dont certains esprits vils chuchotent qu’elle ferait mieux de s’occuper de ses rats, ce qui n’est pas très sport, estime que le temps est venu de débarrasser ses rues des SUV.
Et c’est vrai qu’à une époque où tout le monde se dit écologiquement soucieux, la multiplication de ces véhicules peut paraître paradoxale. Ces voitures, plus hautes et plus lourdes, seraient responsables d’une pollution et d’un encombrement problématiques, tout en étant plus dangereuses que les autres en cas de collision.
Intrigué par ce paradoxe (je suis écolo mais je roule en SUV), je me suis intéressé au problème.
Et c’est une nouvelle fois un post de Patrick BELLITY, (que je cite une nouvelle fois ici. j’espère qu’il ne m’en voudra pas), qui m’en a donné l’explication la plus claire.
Je le cite :
« Qui se souvient que pour satisfaire aux premières normes antipollution on a considérablement alourdi les automobiles ?
Puis ce fut le tour des normes de sécurité actives et passives, les ABS et autres airbags ont été diffusés en grande série alourdissant considérablement les véhicules.
Tout naturellement, devant l’accroissement du poids et du prix, les constructeurs ont démocratisé toutes les options qui auparavant étaient l’apanage des voitures de luxe, réglages électriques des sièges, climatisation à gogo, ordinateurs de bord, GPS, etc…
Tout cela loge mieux dans un SUV et surtout l’impression de sécurité est accrue. Le nombre de morts a fortement chuté grâce aux radars mais aussi grâce aux équipements des automobiles.
C’est l’oublier bien vite que de condamner sans autre forme de procès les SUV. »
Bref, après l’agriculture où on achète des produits bas de gamme venant de l’étranger parce qu’on a tellement contraint nos producteurs locaux que leur production est devenue trop chère,
Voici l’automobile où on interdit l’usage de voitures qui sont pourtant le fruit des normes qu’on impose à nos constructeurs.
Je vois d’ici certain d’entre vous hurler au n’importe quoi. Il me semble, quant à moi, que nous gardons, au contraire, une certaine cohérence dans l’absurdité.
À la demande de certain, je promets, au passage d’arrêter de faire des allusions à la crise agricole. Je confesse en avoir un peu trop parlé. Mais comprenez que quand on s’appelle Moisson (Laurent), il y a des sujets qui touchent plus que d’autres.
Au passage, on a fait un dernier article ici, sur les limites du « en même temps » agricole européen. Avec une jolie image qui est un compromis entre art post-soviétique et cartoon américain. Ceci pour montrer que nous n’ont plus, on a décidé de ne plus choisir.