C’est sous cet excellent titre que débute l’excellente chronique de l’excellente Cécile Maisonneuve, publiée dans Les Échos hier.
« Le temps des lanceurs d’alerte est passé »
Reprenant les propos de notre ministre préféré, Roland Lescure (Industrie ET Énergie), avec son fameux « le temps des lanceurs d’alerte est passé », l’auteure estime que c’est aujourd’hui « le temps de l’action ».
Et, de son point de vue, il semblerait qu’un ouvrier qui produit une pompe à chaleur Groupe intuis ait une action plus efficace sur le climat qu’une activiste qui bloque l’autoroute. Toute Gretta Thunberg qu’elle soit.
Cécile Maisonneuve souligne l’importance de l’engagement des jeunes dans des métiers clés pour la transition verte. On manque de soudeurs, d’ingénieurs et de tant d’autres professions techniques. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée est le plus grand frein à la transition énergétique.
La réindustrialisation en France génère une forte demande de nouveaux talents, avec la création prévue d’1,45 M d’emplois d’ici 2030. Mais, la France ne répond pas encore à ces besoins, malgré la formation de nombreux jeunes.
Une meilleure collaboration entre formateurs, industriels et élus locaux peut redresser la barre
Autre atout indéniable de cet article : Les travaux d’Olivier Lluansi et de Guillaume Basset pour La Fabrique de l’Industrie sont cités. Olivier Lluansi co-dirige le Lab FFI dont Guillaume Basset est un contributeur important.
Guillaume et Olivier estiment que l’inadéquation entre les formations et les demandes, les orientations par défaut etc. génèrent une évaporation des profils disponibles pour travailler dans l’industrie. 50 % des personnes formées à l’industrie en lycées professionnels vont ainsi travailler ailleurs une fois diplômés.
Une meilleure collaboration entre formateurs, industriels et élus locaux peut redresser la barre. Notamment concernant le logement pour les apprentis et les travailleurs. C’est un enjeu majeur pour la réindustrialisation des villes moyennes.
La réforme Blanquer a considérablement éloigné les filles de l’enseignement des mathématiques et des sciences
Autre défi de taille : L’implication des femmes dans l’industrie. La réforme Blanquer a considérablement éloigné les filles de l’enseignement des mathématiques et des sciences.
« 61 % de filles en moins entre 2019 et 2021 dans les effectifs d’élèves bénéficiant de six heures de mathématiques ou plus au lycée ! »
Leur sous-représentation dans les domaines de l’ingénierie et de l’informatique est déjà criante et va sans aucun doute s’aggraver.
Cécile Maisonneuve termine sa remarquable tribune par une exhortation :
« Avis aux jeunes filles : l’avenir de la planète, c’est vous et il se passe en classe prépa scientifique, à l’Usinerie de Chalon-sur-Saône ou à l’école des soudeurs de Cherbourg, pas sur TikTok. »
Il n’y a pas encore de membres d’Honneur ni de décoration officielle des Forces Françaises de l’Industrie, mais un texte comme celui-ci mériterait leur création.
Bravo, Madame !