C’est une très belle histoire que nous raconte Charlotte Heymelot dans Ouest-France. L’histoire d’une collectivité qui s’est battue bec et ongles pour redonner vie à un site industriel qui menaçait de s’éteindre.
« On a tenu bon », « Il y avait une menace de fermeture totale du site. On s’est retroussé les manches. »
Ces mots sont ceux de l’admirable maire de Rennes et présidente de Rennes Ville et Métropole, Nathalie Appéré. Elle porte ce combat depuis 2013.
À l’époque, PSA est au bord du gouffre. Le site de Rennes, véritable poumon
industriel de la région qui a compté jusqu’à 10 000 salariés, n’en finit plus
de réduire ses effectifs.
Les modèles qui y sont produits sont en fin de cycle. Et le groupe PSA mise désormais sur d’autres sites comme Sochaux, Mulhouse et Poissy.
Depuis, les suppressions de postes s’enchaînent et les mauvaises nouvelles aussi. Récemment les ruptures d’approvisionnement de pièces détachées suite au COVID l’obligent même à fermer ses portes pendant plusieurs semaines. L’éventualité d’une fermeture du site est dans toutes les têtes.
C’est donc une grande victoire qu’a annoncée, hier, Nathalie Appéré. Une branche du groupe Safran va s’installer sur le site pour fabriquer des pièces destinées aux avions civils et militaires.
L’accroissement des cadences de production chez Airbus, Boeing et Dassault Aviation a conduit Safran à renforcer ses capacités de production. D’où cette nouvelle unité de production.
Les Échos parlent d’un investissement de 80 millions d’euros qui créeront environ 200 emplois qualifiés. Au passage, il s’ajoutera aux 76 sites industriels existants de Safran en France, dont cinq ont été établis au cours des dix dernières années.
Le directeur général du groupe Safran, Olivier Andriès, déclarait dans Les Échos que : « Ce projet répond à la fois à un enjeu de souveraineté et de résilience. Il nous permettra non seulement d’augmenter nos capacités de production pour suivre les augmentations de cadences des avionneurs, mais aussi de rapatrier en France une partie de la fabrication de certaines pièces aujourd’hui fabriquées aux États-Unis. »
Vous entendez les amis ? On a battu les Américains ! L’usine de Rennes sera une vitrine technologique pour le groupe. Pensée comme une « usine 4.0 », elle
intégrera des technologies numériques avancées pour optimiser le processus de fabrication.
De nos jours, on peut lire le mot « résilience » à toutes les sauces. À tel point qu’on ne sait plus vraiment ce qu’il veut dire. Le combat qu’a mené Nathalie Appéré et son équipe, illustre à merveille le sens de ce magnifique mot.
Résilience… On pourrait même parler de « résistance ».
Madame, les Forces Françaises de l’Industrie vous saluent bien.
PS : Merci de prononcer cette dernière phrase à voix haute avec la main sur le cœur, le regard vers le lointain, et la Marseillaise en fond sonore.