Connaissez-vous le concept de dissonance temporello-spatiale ? Non ? C’est normal, le mot n’existe pas. Mais comme j’avais besoin d’un terme un peu savant pour commencer mon article, j’ai pris celui-là.
Car lundi, alors que notre ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, discutait, en Auvergne, avec nos industriels, Olaf Scholz (futur ex chancelier), en Allemagne, parlait des mêmes sujets.
L’univers, par ses coïncidences, nous enverrait il un message ? J’espère que non ! Car si message il y a, il n’est pas à l’avantage de la France.
Le ministre était reçu par l’un de nos éminents membres, Xavier Omerin, dont le groupe, Groupe OMERIN, toujours enraciné dans sa vallée d’Ambert, est devenu leader mondial des câbles électriques spéciaux. Il possède 16 usines dont 11 en France. Xavier sait donc de quoi il parle quand il s’agit d’industrie.
Et, quand il a demandé ce qu’on attendait pour flécher une partie des 6 500 milliards d’épargne des Français (2ᵉ épargnants du monde !) vers notre réindustrialisation… Le ministre a dit quelque chose comme « bientôt ».
C’est dommage ! Car, si je lis bien ce qu’écrit régulièrement Olivier Lluansi, auteur de « Réindustrialiser : Le Défi d’une génération » :
– Il ne faudrait que 200 milliards sur 10 ans pour se faire
– Il y a, dans la loi industrie verte, tout ce qu’il faut pour le faire.
Il manque juste que les décrets d’application sortent. Et là, depuis des mois… rien ne bouge.
Pendant ce temps, les Allemands, qui connaissent une période d’instabilité politique au moins équivalente à la nôtre, annoncent du lourd. Un crédit d’impôt de 10 % sera accordé à toute entreprise allemande ou étrangère, ou groupe d’investisseurs qui investirait dans la production industrielle du pays.
« Cette mesure est ciblée, contrairement à une simple réduction forfaitaire d’impôts, et c’est exactement ce dont notre économie a besoin maintenant. »
Cela encouragera la relance de l’industrie allemande qui est en crise, certes, mais depuis moins longtemps que la nôtre. Un nouveau bonus made in Germany est né. Récemment pensé, rapidement annoncé.
Quand verra-t-il le jour en France ?
Bon, comme rien ne venait sur le sujet, nous avons pris l’initiative, avis aux investisseurs, de collecter 50 millions pour les investir dans les PME madeinFrance via le fonds FFI Croissance.
Mais il faudrait beaucoup plus ! Monsieur le Ministre, si vous créez les conditions pour encourager l’assurance vie à s’intéresser au sujet, la réindustrialisation est faite !
Nombre d’industriels français ont des projets, des commandes, un business model qui fonctionne… mais ont toutes les peines du monde à trouver de l’argent pour financer leur croissance.
Dans un pays disposant de tant d’épargne, avouez que c’est tout de même un comble.
Monsieur le ministre, on en parle quand vous voulez !