On le répète souvent sur cette page. C’est bien d’encourager, c’est formidable de s’indigner (on a quand même un titre de champion du monde à défendre en la matière), mais c’est encore mieux d’agir.
Et agir, quand on défend le made in France, c’est s’engager aux côtés des entreprises qui produisent dans nos régions. Concrètement, ça veut dire travailler dans ces PME, consommer leurs produits, les promouvoir et y investir.
Bpifrance a choisi d’y investir
Et ça tombe bien : c’est une banque d’investissement. Elle est donc complètement dans son rôle. À la lecture de la presse, elle ne cible pas ici les entreprises centrées sur l’innovation.
Les entreprises éligibles peuvent être « low tech » comme on dit dans la startup Nation. Pour ceux qui sont plutôt PME Nation et qui me reprennent quand je prononce un anglicisme, « low tech », ça veut dire « peu technologique ».
En précisant cela, Bpifrance encourage clairement ceux qui fabriquent des objets du quotidien. Et ça, ça nous va très bien ! Vélos électriques, électroménager, agroalimentaire, textile… tous ces secteurs sont éligibles.
À condition d’améliorer :
- L’ergonomie de leurs produits. Parce que le made in France passera par le design.
- La consommation énergétique. Parce que notre renouveau industriel ne pourra se faire que dans le respect de l’environnement.
- La distribution. Là, j’aurais bien voulu mettre une phrase un peu lyrique comme sur les autres points, mais je n’ai pas trouvé.
- Le modèle économique de leurs produits. Parce que l’industrie française doit augmenter sa profitabilité si elle veut pouvoir investir et innover.
Bravo Bpifrance et Nicolas Dufourcq ! Voici de l’argent public bien employé.
Maintenant, qu’en est-il de l’argent privé ?
Ben oui, les amis. On parle ici d’entreprises. Ne serait-il pas temps que nous, Français, cessions d’être les éternels fâchés avec l’investissement dans nos entreprises ? Est-ce en mettant à peu près toute notre épargne dans l’immobilier et sur un Livret A qu’on va restaurer la souveraineté industrielle française ? Est-ce en laissant les fonds de pension américains faire le job qu’on ne fait pas qu’on reprendra notre destin en main ?
Aux Forces Françaises de l’Industrie, on s’est posé cette question et, après un ou deux verres d’alcool fort, on s’est dit que non. Va falloir qu’on s’y colle pour de vrai et qu’on s’y colle nous-mêmes. Depuis, on a lancé notre véhicule d’investissement. Il est moins doté que celui de la BPI, mais on en est plutôt contents. 50 membres FFI y ont investi.
En bientôt trois ans, on a financé une quinzaine de PME en amorçage. Ça n’est pas assez, mais on fait ce qu’on peut.
Si ça vous chante de nous rejoindre, faites-nous signe. Et si ça ne vous chante pas, ben c’est pas grave. On se retrouvera quand même lors de nos soirées au bistrot. La prochaine est le 23 mars à Montmartre, d’ailleurs.