On le dit souvent sur nos pages : industrie et technologie, même combat. On entend trop souvent des voix opposer la « startup nation » à la « PME nation ». Ces deux domaines sont pourtant bien plus imbriqués que certains ne veulent bien le penser.
La technologie est un élément clé de notre réindustrialisation.
Parce qu’il est évident que les usines des pays à fort coûts de main d’œuvre ont besoin de la technologie pour créer des avantages compétitifs ; parce qu’il est impensable de décarboner notre consommation et l’activité de nos unités de production sans innovation ; la technologie est un élément clé de notre réindustrialisation.
Et, pour le coup, à la différence d’une industrie ravagée par les délocalisations, la France dispose de nombreux fleurons technologiques. Surtout en ce qui concerne les Entreprises de Service Numériques, dites ESN. Ces dernières sont l’une des forces de l’économie française contemporaine.
Nous en avons beaucoup.
- Des grandes (Cap Gemini, par exemple).
- Beaucoup de petites.
- Et bon nombre d’ETI de belles tailles dont les noms sont étonnamment méconnus du grand public au vu du nombre de leurs employés.
Onepoint est une magnifique ESN dont la croissance et la rentabilité se renforcent chaque année.
On a tous en tête des marques de vêtements qui font 10 ou 20 millions d’€ de chiffre d’affaires en vendant des jeans ou des slips. Mais on connaît beaucoup moins le nom de ces florissantes compagnies qui emploient plusieurs milliers de personnes TRÈS bien payées et qui génèrent plusieurs centaines de millions d’€ de CA.
Ce sont elles qui déploient les applications digitales innovantes qui font une part de la productivité de nos multinationales du CAC 40.
Elles ont souvent été créées par de véritables entrepreneurs qui ont su, en quelques dizaines d’années, amener leur PME jusqu’aux portes du milliard.
Parmi elles, il y a onepoint. onepoint est une magnifique ESN dont la croissance et la rentabilité se renforcent chaque année. Mais c’est aussi une aventure incroyable qui doit beaucoup à la personnalité hors du commun de son fondateur et Président, David Layani.
J’étais, il y a quelques années, à la cérémonie où David a reçu la médaille de l’ordre du mérite. J’avais déjà beaucoup de respect pour lui et pour ce qu’il avait accompli en arrivant à cette soirée. En écoutant les discours des orateurs qui se succédaient pour retracer l’histoire de sa vie, j’en ai ressenti encore plus.
Car David, élevé par sa mère et ses deux sœurs, n’avait pas le BAC quand il a créé son entreprise. Aucun des quatre premiers banquiers qu’il a rencontrés n’a accepté d’ouvrir un compte à OnePoint tant son profil sortait des sentier bâtus.
Atos, leader Français des services informatiques.
Aujourd’hui, un peu plus de vingt ans après, ils (les banquiers) se battent tous pour financer les acquisitions que cet entrepreneur enchaîne à un rythme étonnant depuis plusieurs années.
La prochaine en date, si on le lit bien, sera Atos. Rien que ça !
Ce leader Français des services informatiques, à la suite de plusieurs années de errements stratégiques, est en difficulté. Il est endetté et a besoin d’une recapitalisation importante.
OnePoint a donc fait une offre de reprise l’an dernier. Mais le conseil d’administration du géant français a éconduit David Layani, pourtant épaulé par de puissants financiers. Trop petit aux yeux de ces décideurs sortis des meilleures écoles.
Certains observateurs ont pu voir, dans cette décision, la résurgence d’un snobisme ancien régime qui flotte encore dans les alcôves de quelques grandes administrations. Surtout quand il s’agit de traiter avec des self-made men qu’on ne croise jamais aux balles des ALUMNI.
La direction d’Atos lui a donc préféré David Kretinsky. Un milliardaire puissant, francophile et très actif dans notre pays… Mais un investisseur qui n’est pas Français. Cela n’aurait pas posé de problème dans la plupart des secteurs, mais là, si.
Car il y a, chez Atos, une branche d’activité qui opère des supercalculateurs. Et ces derniers jouent un rôle central dans notre dissuasion nucléaire. Se pose donc ici une sacrée question de souveraineté.
Vous vous rappelez lorsque, sous les encouragements des Forces Françaises de l’Industrie, Arnaud Montebourg avait demandé à nos gouvernants de faire jouer le décret qui portait son nom ? Il a ainsi empêché la vente à des Américains d’une pépite dont la technologie motorisait nos sous-marins et nos centrales nucléaires. On en avait parlé dans un article ici.
Eh bien là c’est un peu pareil. Le parlement semble vouloir intervenir. Et on envisage même une nationalisation partielle d’Atos, afin d’éviter de voir des secrets bien gardés s’évader hors de nos frontières.
David est donc remonté au créneau… dont il n’était pas vraiment descendu, d’ailleurs, tant il est tenace.
Il propose de ne racheter que l’une des deux branches d’Atos. Celle qui regroupe les activités posant un problème de souveraineté. L’idée est de « sanctuariser les actifs d’Atos stratégiques pour la France ». Quand on y regarde bien, son intelligente proposition pourrait même arranger l’actuelle direction d’Atos et ses actionnaires !
Aux FFI, on adore la fougue de David Layani. Outre le fait qu’il a le même prénom que celui qui a vaincu Goliath, il a quelque chose d’un Astérix gavé de potion magique, de courage et d’astuces. Il met le tout au service d’une cause pour laquelle nous nous battons tous aux FFI : celle de la souveraineté industrielle de la France.
Alors David, sois sûr de notre admiration et reçois tous nos encouragements ! Allez OnePoint !