70 millions d’euros : c’est le montant de la subvention européenne que vient d’obtenir le groupe minier et de métallurgie Eramet, dirigé par Christel Bories pour concrétiser le projet d’une nouvelle activité de recyclage de batteries en France.
Jusqu’à présent, le groupe extrait du nickel, du cobalt et du manganèse dans ses mines. Il exploite un immense gisement de lithium, en Amérique du Sud. Ces métaux sont utilisés dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques. Le groupe français a l’ambition d’utiliser ces matériaux recyclés dans de nouvelles batteries. Le projet est baptisé ReLieVe.
Le process ? Il repose sur la récupération de la « black mass », la poudre noire qui contient les métaux (lithium, nickel, manganèse et cobalt). Raffinée par voie hydrométallurgique, cette black mass va donner des sels de ces métaux qui seront récupérés. Ils permettront la production de nouvelles batteries.
Un premier site situé à Trappes (78) doit voir le jour l’été prochain. Si les essais sont concluants, une deuxième usine sera créée dans le Nord de la France à Dunkerque (59) à partir de 2025. Elle sera capable d’absorber 50.000 tonnes de modules par an, soit l’équivalent d’environ 200.000 batteries de voitures électriques.
Le groupe a indiqué dans un communiqué : « Ceci montre la crédibilité de notre projet ReLieVe, mené en partenariat avec Suez qui assurera la collecte des batteries. L’usine de démonstration située dans notre centre de recherche et innovation de Trappes se trouve en cours de construction. Elle nous servira à poursuivre les tests et valider notre procédé. Sa production devrait démarrer cet été ».
SUEZ sera chargé de la collecte et du démantèlement des batteries usées.
Eramet a l’ambition de recycler les batteries à plus de 90%.
Un joli projet porté par l’industrie française.
Gilles ATTAF, Laurent Moisson, Emmanuel DELEAU, Franck GLASER, Béatrice TETUKAU, Virginie SAKS, Nicolas Pigasse
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