L’avion zéro émission n’est pas pour tout de suite. Mais la décarbonation de la filière aéronautique est lancée. Elle devrait avancer à grands pas dans les prochaines années.
Le gouvernement est au soutien.
Il investira 300 millions d’euros par an dans des moteurs d’avion plus économes en carburant et dans la conception d’avions plus légers et plus sobres d’ici 2030. Et parce qu’il n’y a pas qu’une seule voie technologique, 200 millions d’euros iront aux acteurs qui travaillent sur les avions électriques ou à hydrogène.
L’objectif est de renforcer la domination de l’industrie aéronautique française. (T’as vu Nicolas Pomiès, j’ai dit « domination » et non « leadership ». Je progresse).
Autre sujet de recherche : les carburants d’aviation durables.
La France vise à devenir autosuffisante en la matière en produisant 500 000 tonnes de carburant d’aviation durable d’ici 2030.
Cela nous permettrait de respecter nos engagements européens d’incorporation de 6% de carburant durable sur tous les vols. Pour rappel, la France importe aujourd’hui la totalité du kérosène qu’elle consomme.
Par ailleurs, les projets de raffineries pour carburants d’aviation durables se multiplient dans le pays. TotalEnergies est en pointe (salutation à Isabelle Patrier qui est récemment intervenue lors d’un dîner FFI). Le groupe a lancé la première unité de production française de ce type de carburant. Il est également en train de reconvertir sa raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Engie et Avril investissent également dans ces initiatives.
On voit ici très clairement que l’anticipation des contraintes écologiques par nos industriels peut se mettre au service du retour de la souveraineté industrielle française.
Gilles ATTAF aime à rappeler l’existence d’une « convergence des luttes » entre la réindustrialisation et la décarbonation de l’économie. Nous sommes en plein dedans. Notez qu’il faut toujours une citation de Gilles ATTAF dans un bon article sur l’industrie. Mais ne nous réjouissons pas trop vite ! Car il y a un problème…
Avec tous ces investissements industriels verts, toutes ces innovations pour décarboner l’économie, on ne pourra bientôt plus crier à l’inaction climatique. Alors, je ne doute pas qu’on trouvera motifs d’insatisfaction pour justifier nos sit-in. Mais reconnaissez que c’est ennuyeux, tout de même.