Vous auriez dû voir Gilles ATTAF écouter parler Annie CARRAI lors du dernier événement FFI à Marseille. Il buvait ses paroles. Il faut dire que cette femme, qui cumule de hautes fonctions dans le secteur textile, a su trouver les mots. C’était lors de la visite des ateliers FIL ROUGE, organisée par nos ambassadeurs, Raynaut Escorbiac et Philippe ESPANET.
Et qu’a donc pu dire cette femme de conviction devant Gilles Attaf pour qu’il m’en parle avec tant de passion ? Elle a démontré par l’exemple que l’industrie remettait des gens précaires dans l’ascenseur social.
Un ascenseur qui ne marche plus vraiment en France
Parce qu’il n’y a plus assez de métiers qui offrent des passerelles entre les classes. Ces métiers où on apprend sur le tas avant de s’élever dans la hiérarchie sont devenus trop rares. La faute au déclin de notre industrie qui a longtemps tenu ce rôle, avant qu’on s’en désintéresse au point de la laisser partir.
Mais FIL ROUGE montre que les choses changent. Alors que l’atelier ne produisait des vêtements qu’en petites séries il y a quelques années, les grandes séries ne lui font plus peur.
Ceci grâce à l’aide décisive de certains clients. PUMA Group est à saluer, en la matière. La marque mondiale a dépêché des experts en méthode d’industrialisation pour optimiser la ligne de production de FIL ROUGE.
Car on ne passe pas aisément à une production industrielle dans un pays qui a perdu ses savoir-faire. Cette transformation était indispensable pour répondre à la demande d’un public qui aime le made in France, mais pas suffisamment pour acheter des articles à un prix déraisonnable.
Il faut rester compétitif
Or, seuls des volumes et des méthodes de l’industrie sont capables d’atteindre cet objectif tout en offrant des salaires convenables aux salariés qui produisent.
PUMA Group démontre ainsi la sincérité de sa démarche de localisation d’une part de sa production. Le « made in Marseille » est un axe fort pour l’équipementier de l’Olympique de Marseille. Un club qui ne plaisante pas avec certaines valeurs.
Depuis, Fil Rouge s’est positionné sur le secteur du streetwear et du sportwear. Il est bien plus dynamique que celui de la mode traditionnelle.
Bilan, l’entreprise, partenaire du chantier d’insertion INSERMODE, a rouvert les passerelles dont nous parlions entre le monde de la précarité et celui de l’emploi. 70% des salariés de l’entreprise sont issus de cette filière.
Le tout est produit dans le plus grand respect des normes environnementales et avec des méthodes de plus en plus engagées dans l’économie circulaire. Une belle démonstration de l’interconnexion entre les sujets made in France, environnement et responsabilité sociale.
Bravo Annie CARRAI !