« Ce que l’on apprend chez Michelin. J’ai passé, cette semaine, une journée complète dans l’usine Michelin de Roanne, sans caméra, sans journaliste, en prenant le temps de me poser, d’écouter, d’échanger. J’avais envie de partager avec vous les réflexions que cela m’a inspirées. »
Après avoir partagé cette expérience, Laurent Wauquiez, Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui avait déjà signé il y a quelques jours une tribune remarquée dans le JDD, « Il faut sauver l’industrie » (La relire) vient de publier un post très remarqué sur Linkedin… Le voici en intégralité.
« La première chose qui frappe, c’est la fierté du savoir-faire français ! »
On parle de Michelin, c’est-à-dire le seul groupe du CAC 40 de cette taille à ne pas avoir son siège social à Paris, d’où une approche très différente des autres groupes.
D’abord, la première chose qui frappe, c’est la fierté du savoir-faire français. On est fier que des marques comme Audi portent des pneus fabriqués chez nous, on défend la fabrication industrielle. Un rappel essentiel dans un pays qui a trop considéré que l’industrie était accessoire et qu’on pouvait tout importer de l’extérieur.
Ensuite, l’usine est un moteur à ascenseur social incroyable. L’obsession de Michelin est de permettre à chacun de monter, s’il le souhaite. Cela change tout, parce qu’on n’est pas prisonnier de ce qui s’est passé entre 18 et 25 ans à vie. Je crois beaucoup à cela, la valorisation du mérite et de l’effort.
« Ce site est un formidable outil d’intégration »
La troisième chose, c’est que ce site est un formidable outil d’intégration : des jeunes sans qualification, des ingénieurs qui sortent d’école, des anciens qui ont trente ans de maison, des gens de Roanne, des ouvriers originaires de l’immigration. Ici, pas de place pour le communautarisme, l’entreprise intègre naturellement, parce qu’on est là pour travailler et qu’on a une ambition commune. Un réfugié politique afghan était là. Il avait été persécuté par les talibans et avait intégré un programme Michelin avec une règle simple : apprendre le français et apprendre la maintenance.
Ici, les ouvriers sont relativement mieux payés que dans d’autres secteurs. Mais, à la fin du mois, comme certains me disaient sur le temps de midi, on se dit « nous, parce qu’on travaille, tout ce qu’il faut payer on doit le payer, et toutes les aides qu’on pourrait avoir, on n’y a jamais droit ». Vous connaissez tous mes convictions : le pays ira mieux quand les gens qui travaillent seront vraiment reconnus et que l’on aura arrêté les excès de l’assistanat. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
« Ici chacun est responsabilisé pour faire remonter ses idées »
Enfin, la dernière chose qui m’a frappée, c’est qu’ici chacun est responsabilisé pour faire remonter ses idées. On fait remonter les idées de ceux qui sont sur les machines. Il n’y a jamais un système où l’ordre tombe d’en haut. Cela prend parfois plus de temps mais, à l’arrivée, tout le monde s’approprie les changements et les solutions sont marquées par le bon sens. Je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que le contraste est majeur avec ce qu’est devenu le pilotage de l’Etat. On récole souvent des folies administratives et un pays qui descend les marches de l’escalier.
Voilà quelques idées simples et à l’arrivée cette belle conviction : notre pays, tant qu’il a encore des femmes et des hommes comme cela, des sites qui sont une fierté industrielle, a encore en lui tous les moyens de se redresser. »
Pour rappel, un événement F.F.I Auvergne ce mercredi 23 novembre avec Franck Mesnel
Il se déroulera au stade Marcel Michelin à partir de 18 h 30 avec la venue de Franck Mesnel ancien Numéro 10 de l’équipe de France de rugby et entrepreneur Président d’Eden Park. Il témoignera sur comment sa vie de sportif de haut niveau l’a conduit à l’entreprenariat et nous parlera des nouveaux développements de sa marque en vue de la coupe du monde en particulier avec le bassin Thiernois.
En préalable nous compterons sur l’intervention de Gérard Bloc vice-président du PTR Pays de Thiers Rugby et de Sebastien Pereira qui nous évoqueront respectivement le rugby amateur et l’artisanat sur le bassin Thiernois.