C’est la question que pose Bertille Bayart dans son article du 26 septembre dernier, paru dans Le Figaro. Enfin ! Doivent s’écrier les industriels qui militent dans nos clubs.
La France souhaite que la production de ses 56 réacteurs nucléaires puisse être vendue à des prix proches de ses coûts de production.
Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de reprendre le contrôle des prix de l’électricité en France. Il est sur le point de faire voter une régulation nationale du marché de l’électricité, sans attendre les discussions européennes.
La France souhaite que la production de ses 56 réacteurs nucléaires puisse être vendue à des prix proches de ses coûts de production. Aujourd’hui, ces prix sont soumis aux fluctuations du marché, mais surtout à l’indexation sur les prix du gaz. Un gaz qui a connu une très forte hausse depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Mais l’Allemagne n’est pas d’accord. Depuis bientôt deux ans, elle fait pression pour maintenir le système en place. Elle compense le renchérissement de l’énergie pour ses si précieux industriels en leur accordant des subventions.
La France ne prévoit pas de quitter le marché européen de l’électricité.
Les arguments d’unité tenus par l’Allemagne cachent mal leurs craintes de voir la France attirer plus facilement les industriels sur son sol.
Notre pays, doté d’un parc nucléaire qui produit une électricité peu chère et décarbonée, dispose en effet d’un atout majeur face à une Allemagne qui a, pour une fois, fait de bien mauvais choix.
Leur décision de fermer leurs centrales nucléaires se révèle aujourd’hui catastrophique. Le parc renouvelable n’est, en réalité, pas capable de prendre le relais. Trop intermittent et pas encore assez efficace il ne peut assurer un approvisionnement constant des industriels.
L’Allemagne a donc dû ouvrir plusieurs centrales à gaz et à charbon pour compenser ses choix. Bilan, elle produit une électricité chère et pas décarbonée du tout ! Idéologie, quand tu nous tiens…
En attendant, après des mois de négociations infructueuses, la France semble décidée à sortir de ce carcan.
Comme l’ont déjà fait l’Espagne et le Portugal avant elle. Elle compte plafonner les prix de vente d’EDF sur l’électricité produite par ses réacteurs
nucléaires historiques. L’État récupérera les revenus au-dessus de ce plafond
pour les redistribuer aux consommateurs.
Malgré cette régulation nationale, la France ne prévoit pas de quitter le marché européen de l’électricité. Le président Macron doit également présenter un projet de loi de programmation énergie-climat au Parlement. Il traitera de la réforme de la régulation de l’électricité, des tarifs, des barrages et de la programmation de nouveaux moyens de production.
On y parlera notamment des réacteurs EPR2. Attendons-nous à quelques postures amusantes dans l’hémicycle ! La journaliste du Figaro croit savoir que le gouvernement veut faire vite. Les élections européennes sont en vue.