C’est le chiffre du jour : 80 % des petites et moyennes entreprises disent craindre pour leur activité.
Il ne se passe pas un jour sans que la hausse des prix de l’énergie ne soit au coeur de l’actualité.
Les secteurs de l’industrie et du tertiaire occupent une place importante dans la consommation d’énergie en France : 32 % du total.
D’après le service statistique du Commissariat général au développement durable, le secteur de l’industrie a consommé 312 TWh en 2021, soit 17,5 % de la consommation française. « Les principales formes d’énergie utilisées restent le gaz naturel (37 %) et l’électricité (36 %), suivis des produits pétroliers raffinés, de la chaleur commercialisée et du charbon. »
Le secteur le plus énergivore est l’industrie chimique
C’est aussi celui qui emploie le plus !
Toujours dans ce secteur de l’industrie, la croissance de la consommation s’élève à 1,9 % en un an. Les consommations d’électricité, de pétrole, de charbon, de chaleur et d’énergies renouvelables ont bondi, entre + 5,7 % et + 7,4 %, mais la consommation industrielle de gaz a diminué de 0,3 %.
Dans son enquête annuelle sur la consommation d’énergie dans l’industrie, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), calcule qu’en 2019, la consommation brute d’énergie de l’industrie française s’élevait à 35,4 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP, l’unité de mesure commune aux différentes énergies).
Selon ce rapport, « le secteur le plus énergivore est l’industrie chimique avec une consommation annuelle de 2479 de TEP de gaz, et de 1721 de TEP d’électricité, suivi de la métallurgie et celui de la fabrication de produits métalliques (…) Le premier consomme beaucoup de gaz et d’autres produits pétroliers, le second est plutôt utilisateur de combustibles minéraux solides (CMS) ».
Les industries manufacturières et l’industrie du vêtement se classent en peloton de ce tableau.
Les quatre premiers secteurs représentent en tout plus de 80% de la consommation totale d’énergie du tissu industriel français. Mais ce sont aussi ceux qui emploient le plus. L’industrie de la chimie fait vivre environ 219 000 salariés – 3 300 entreprises environ-, selon le ministère du Travail. Plus de 430.000 personnes sont employées dans les quelque 16.400 industries agroalimentaires. La métallurgie emploie, elle, plus de 100.000 personnes dans 4 445 établissements.
Emmanuel Macron : « nous somme en guerre ! »
« Nous avons évité une hausse de 50 à 70% des prix du gaz et de l’électricité pour nos compatriotes. La France est l’un des pays qui a le plus protégé les ménages et les PME en Europe. Beaucoup de pays sont en train de rejoindre nos mesures. » Voici ce qu’a déclaré hier Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter : « Nous sommes en guerre et il faut produire plus vite de l’électricité (…) On doit aller beaucoup plus vite dans la production des énergies renouvelables. Nous sommes en guerre, l’énergie fait partie des instruments de guerre utilisés par la Russie, nous devons nous mettre en situation de produire plus vite des sources alternatives d’électricité. »
En accord avec le plan européen de sobriété énergétique, le gouvernement impose une réduction de 10% de la consommation d’énergie en France.
Les effets sur l’industrie peuvent être très impactants. Voir la mise en garde dès juillet de Gilles Attaf- où les conséquences rapportées ici même hier avec les Fonderies Dechaumont.
Chômage partiel et heures creuses…
L’usine de verrerie Duralex s’apprête à fermer pour quatre mois à compter du 1er novembre. 250 salariés se retrouveront ainsi en chômage partiel. La Cristallerie Arc a mis en chômage partiel depuis septembre 1 600 salariés sur 4 600. Les plannings de production ont été modifiés : on travaille désormais davantage lors des heures creuses, où l’énergie coûte le moins cher.
On n’a pas terminé de parler des conséquences de la hausse des prix de l’énergie…
Sources : La Croix, France Info, TF1.